Chimène

[Attention : Ce BG fait allusion à de la drogue. Si cela pose un problème, prévenez-moi par MP (bon avec peut-être un petit justificatif mais il est hors de question que je me borne sur le sujet): dans ce cas le nom réel sera remplacé par un nom fictif.]



-Ouvre les yeux.

Le noir. Étonnement difficile à décrire. Comme si le monde cessait d'exister. Un vide immense, indéchiffrable, se densifiant à chaque seconde qui s'écoule. Une spirale de néant vous entrainant dans une chute dont vous ne semblez pas revenir. On l'associe a beaucoup de choses : le « Mal », bien sur, opposition à toutes les choses que nous chérissons ; mais aussi la mort, les cauchemars des enfants, le danger. 
J'en ai moi une définition beaucoup plus simple : c'est là que je vis. C'est mon monde. Un monde vide, immense, se densifiant à chaque seconde qui s'écoule. Depuis combien de temps maintenant ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Longtemps. Une éternité. Tout se confond, se vide et se remplit. Le tout est le rien, le clair est le sombre, le bonheur s'allie à la souffrance...
Qui suis-je ? Que suis-je ? La spirale ou bien le néant ? Pour combien de temps encore...

-Sors de là ! 

Qu'est-ce ? Du... blanc ? Est-ce ce que l'on appelle lumière ? Que m'arrive-t-il ?



Je me suis réveillée au beau milieu d'un couloir aux murs calcinés, à moitié effondrés. J'étais allongée sur une sorte de lit, mais plus étroit et qui flottait à un mètre du sol. Un frisson m'a d'abord traversé le corps. J'étais en tenue d'Eve. Que pouvait bien être cette sensation ? Que se passait-il, bon sang ?
Je me suis levée en titubant, puis me suis avancée avec prudence.
Je n'étais pas en sécurité ici, je le sentais, et il fallait que je sorte. Vite. Le son de mes pieds nus sur le carrelage blanc éclatait à chacun de mes pas et se réverbérait sur les murs tout aussi dispensés de couleurs que le sol. Le bruit que cela dégageait était presque insupportable dans le silence pesant qui régnait ici.
Là où il n'avait pas été noirci, le bâtiment était impeccablement nettoyé, si bien que mon reflet apparaissait par intermittence dans le carrelage froid sous mes pieds. Je pût même entre-apercevoir les traits de mon visage pendant que je marchais. J'étais... Comment pouvait-on appeler ça ? Belle. La vision de mon propre corps m'étonnait. Il fallait que cela dure, et ce le plus longtemps possible. Ce fût Kaisy qui m'en donna la possibilité, plus tard. 
Qui est Kaisy ? C'est trop personnel pour que je vous le dévoile, je vous narre déjà mon histoire, vous n'allez pas encore vous plaindre!


Je continuai mon chemin : diverses portes latérales s'ouvraient d'elles-mêmes à mon passage, comme si j'étais attendue... Derrière elles, des pièces munies d'ordinateurs, de machines dernier cri et de papiers. Parfois même de...
Mon coeur manqua un battement lorsque je les vis.
Puis un autre.
Non... Non, ce ne pouvait pas être ça !
Terrifiée, je me suis mise à courir, courir pour échapper à cette vision de cauchemar qui me poursuivait, courir pour semer l'horreur s'insinuant dans mon esprit, courir jusqu'à ce que mon corps, affaibli par cette éternité de tétanie, crie grâce. A bout de souffle, je m’appuyai sur mes genoux de mes mains, puis je me retournai vivement, la peur au ventre. Le long couloir s'étirait à perte de vue, ses portes latérales immobiles et fermées, sans se départir de son silence fantomatique. Encore hantée par ce que je venais de voir, et sans attendre que ma respiration décélère, je repris ma marche. Ce ne pouvait pas être cela... Je devais me tromper. 
Je m'en suis convaincue, du moins... un moment.

Le couloir fit un angle au bout duquel il y avait... La sortie. Pas une sortie ordinaire, non : disons plutôt que le couloir s'arrêtait là, donnant sur les décombres et les ruines du reste du bâtiment. 

Le paysage qui s'offrit à moi était à mes yeux sans pareil. Des couleurs explosaient sous mes yeux et dans mon crâne, des sons multiples se mélangeaient puis se recoupaient dans mon esprit. Que dire des odeurs et de ce souffle sur ma peau ?
Un immense dôme bleu-noir englobait le tout, parsemé de points lumineux qui, je l'apprendrais plus tard, s'appelaient étoiles.
J'ai fait un pas dans la terre, puis un autre, étudiant l'effet et le ressenti que cela engendrait sous mes pieds. Puis je me retournait : le bâtiment duquel j'étais sortie était complètement brûlé. Des ruines émergeaient cependant encore du sol, lui-même jonché de papiers noircis, d'éclats de verre et d'instruments de mesure inutilisables. 
Cela faisait beaucoup trop pour moi. Ce monde était trop différent du mien. Ma tête s'est mise à tourner et je suis tombée à genoux. Tout ceci m'agressait non seulement les sens, mais aussi l'esprit qui tournait à plein régime pour comprendre ce qu'il m'arrivait.

Lorsque je revint à moi, ce fût pire encore : un immense astre de lumière s'était levé, chassant les étoiles et m'éblouissant au point que j'en devint aveugle un moment. Au moins, les frissons sur ma peau avaient disparus. J'ai erré un bon moment avant d'arriver dans un village. Beaucoup de gens comme moi se pressaient au milieu des rues. C'était peut-être le plus étonnant dans tout ça : était-ce ici, mon monde d'origine ? Mais alors... Comment serais-je arrivée dans l'autre ? Les regards scrutateurs que l'on me jetait me firent vite comprendre que je n'étais pas exactement comme les autres : eux avaient des vêtements. Je vous passe les détails de comment j'en ai trouvé, ce fût un vrai calvaire. Toujours est-il que j'ai finalement pu visiter sans être prise pour une excentrique.

Je suis tombée sur une salle immense, remplie de bouts de papiers reliés entre eux par du carton. En en ouvrant un au hasard, j'y ai d'abord vu une suite incompréhensible de symboles en tout genre. Le temps que je m'habitue et un souvenir perça en moi : je savais lire. Oui, j'en étais capable. On m'avais appris, il y a si longtemps... Mais le reste demeurait flou. Toujours est-il que les symboles me parurent bien plus simples à décrypter. Je suis retournée très souvent dans cet endroit, apprenant le plus de choses possible concernant ce nouveau monde.
Dans la même pièce j'ai déniché un miroir. J'y ai vu mon reflet, qui me paru encore plus parfait qu'après mon réveil. Peut-être que cela pourrait m'être utile : dans le besoin des alliés sont apparemment plus simples à recruter lorsqu'ils sont attirés par quelque chose en nous. J'ai aussi vu que mes cheveux, mes yeux et plus rarement ma peau changeaient de couleur en fonction de mes états d'âme. Je n'ai vu ce phénomène sur aucune autre personne dans les environs : serais-je la seule ? Pourquoi ? 

Les jours passèrent. Je m'habituais peu à peu à mon nouvel univers, malgré le mal du pays qui me tenaillait à chaque réveil. Je découvris le mot « magie » ainsi que toutes les choses qui y sont associées : je pouvais, entre autre, manipuler les éléments et même mieux : appeler à moi des élémentaires, mes fidèles protecteurs. Un bandit l'a d'ailleurs comprit à ses dépends. 

J'apprenais tout sur ce monde qui m'entourait grâce aux livres : des cinq races aux trois continents, en passant par les grands faits historiques. Tout ce que je lisais, je le retenais. 
Vint ensuite ce merveilleux liquide que les habitants appellent « rhum », et ma découverte quant à l'utilisation de divers produits pour en créer un autre. J'ai réussi à fabriquer, avec ça, une substance me permettant de voyager dans le spirituel, malgré les effets secondaires douloureux : l'Ayahasca. 
Je ne vous l'ai pas dit ? Je communique directement avec les esprits. Je pensais que c'était normal, au début... Et puis... J'ai changé d'avis. Je prend donc ça pour un don. Mais pourquoi diable en suis-je dotée ? Cela aurait-il un rapport avec ce que j'ai vu de si terrifiant dans le bâtiment où je me suis réveillée?

J'ai rencontré plusieurs personnes par la suite, certaines m'offrant leur aide, d'autres me faisant du mal. Ce monde est décidément très compliqué. Certaines personnes même, me font du mal tout en m'aidant. J'ai rencontré des humains et une sylvari qui m'ont proposé de m'aider dans ma recherche de réponses concernant non seulement ce monde mais aussi celui duquel je viens. Je verrai ce que cela donnera... La sylvari a dit : « Commencez par marcher, et voyez où cela vous mène... ». Elle est assez étrange, cette sylvari. Bien que l'idée me semble absolument absurde, Kaisy m'a susurré de l'écouter. Je peux rarement lui refuser quoi que ce soit, à Kaisy.

Mes pas, guidés par une volonté propre, m'ont menée à un portail asura... Débouchant à Hoelbrak.
A partir de là, je compris mieux mes origines...


[Ce BG sera sans aucun doute complété au fur et à mesure que l'histoire avancera (avec des dialogues, là j'ai conscience que c'est un peu lourd^^). Chimène possède également de nombreux secrets qui ne seront pas dévoilés ici, à découvrir (peut-être) en jeu.
Merci de votre attention et de vous intéresser de si près à mon personnage!^^]